CHUTHE : BRISONS LE SILENCE !
Depuis lundi 31 mars 10 personnes occupent le CHUTHE,
foyer d'urgence de l'Entr'Aide Ouvrière.
Depuis le 31 mars, l'EAO enferme ces hommes à clef , les laissant seuls
dans le foyer sans qu'ils n'aient la possibilité d'entrer ou de sortir.
Cette situation est intolérable. L'EAO ne pouvant expulser "ses
bénéficiaires", semble tabler sur le pourrissement de leur
réclusion.
Parmi ces occupants/séquestrés, 3 ont entamé une grève
de la faim.
Notre position est claire : NON A LA FERMETURE DU DISPOSITIF D'URGENCE. Nous
n'accepterons pas que quiconque soit confronté à la rigueur du
trottoir !
En conséquence, nous demandons l'application de la circulaire Vautrin
(obtenue grâce à la mobilisation des Enfants de Don Quichotte pendant
l'hiver 2006/2007 lorsqu'ils déployèrent des tentes dans Paris).
Elle oblige à proposer des solutions d'hébergement ou de logement
pour toutes les personnes hébergées en foyer. La loi DALO confirme
cette obligation.
Récemment, la Cour des comptes a rappelé
que « le Gouvernement a pris l'engagement de sortir progressivement de
la gestion saisonnière du dispositif d'hébergement d'urgence.
» Cette institution rappelle également « le principe de la
continuité de la prise en charge, c'est-à-dire le fait qu'une
personne hébergée en urgence peut désormais faire valoir
un droit au maintien dans cet hébergement si une solution stable ne lui
a pas été proposée, posé par l'article 4 de la loi
du 5 mars 2007 instituant un droit au logement opposable (DALO)... »
En outre, la loi prévoit que, lorsqu'une femme, a au moins un enfant
de moins de trois ans, et qu'elle rencontre des difficultés matérielles,
l'Aide Sociale à l'Enfance (Conseil Général) est dans l'obligation
d'héberger toute la famille.
D'autre part, parmi les occupant/séquestrés
du CHUTHE il y a des demandeurs d'asile risquant à terme d'être
déboutés et donc de devenir des sans papiers. Or, fin février,
Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté,
a déclaré que les foyers sont des lieux sacralisés pour
les sans papiers ; autrement dit, la police ne peut venir les interpeller dans
ces locaux dans le projet de les expulser du territoire français (cf.
le magazine La Vie n° 3259 du 14/20 février 2008). Les foyers deviennent
donc des lieux de protection pour les sans papiers. Compte tenu du comportement
de la préfecture (arrestation dans les locaux préfectoraux après
convocation des personnes, mise en rétention d'une femme avec un enfant
de 15 mois...), il est primordial de faire respecter cet engagement d'un membre
du gouvernement.
Si ces expulsions ont effectivement lieu, le DAL 37, avec la soutien du Collectif,
portera plainte contre l'EAO. La loi oblige à tout gérant de foyer
à proposer des solutions d'hébergement ou de logement aux personnes
avant la fin de leur hébergement.
Il est inadmissible qu'une association comme l'EAO participe à la politique
gouvernementale. On ne peut accepter que des personnes vivant dans la plus grande
précarité et pauvreté continuent à être soumises
à la politique gestionnaire et déhumanisante de l'Eat, d'une part,
à jeter dans la gueule du loup des demandeurs d'asile qui risquent d'être
déboutés et donc de devenir des sans papiers, d'autre part. Les
foyers sont des lieux de protection pour ces être humains si l'on en croit
Martin Hirsch.
Les dispositifs légaux en faveur des plus précaires existent-ils
seulement pour rassurer les consciences? Les services de l'État peuvent-ils
se permettre de contrevenir à ces lois en permettant des mises à
la rue? Peut-on accepter cela ?
Pourquoi l'EAO n'a pas anticipé afin d'envisager d'autres solutions que
celle de la Préfecture : la mise à la rue des personnes hébergées
?
Pourquoi les élus (municipaux, et conseillés généraux)
ne reprennent-ils pas la proposition de Chrétiens Migrants : la réunion
d'une table ronde avec tous les acteurs concernés et les associations
et collectifs impliqués, même si le Préfet n'y est pas très
favorable pour l'instant ?
Pourquoi ces mêmes élus ne l'organisent-ils pas ?
Est-ce que le Préfet pourrait boycotter cette table ronde ?
Est-ce que la préfecture pourrait assumer de laisser des chaises vides
lors de cette table ronde alors que c'est bien la préfecture, à
travers la DDASS qui est en charge du financement des dispositifs d'hébergement
?
NON AUX EXPULSIONS !
DES LOGEMENTS POUR TOUS ET TOUTES !
DES PAPIERS POUR TOUS ET TOUES !
MANIFESTATION JEUDI 3 AVRIL A 18 H DEVANT LE CASOUS (EAO) PLACE DES HALLES VENEZ
AVEC CASSEROLES ET TOUT POUR FAIRE DU BRUIT
DAL 37 : 06 33 09 69 66 Collectif de Soutien aux Demandeurs d'Asile et aux Sans Papiers 0634196498 csdasp37@no-log.org